The Moon in us
Existe-t-il vraiment un lien entre le cycle lunaire et le cycle menstruel ? Et si la science le démontrait un jour, les femmes retrouveraient-elles alors un pouvoir sacré ou seraient-elles taxées de sorcières ?
Depuis l’Antiquité, les menstruations ont été associées aux cycles lunaires. Dans de nombreuses cultures, la lune — déesse protectrice ou divinité insaisissable — incarne les forces féminines et les rythmes naturels. Ce lien a nourri un imaginaire riche, tissé de mythes, de rites et de croyances où le sacré côtoie souvent le tabou.
Aujourd’hui encore, ces représentations traversent les débats contemporains. Tandis que la science tente de rationaliser les cycles menstruels, nombreuses sont les femmes qui ressentent, de manière intime et sensorielle, un lien profond avec les rythmes de la nature. Pourtant, aucune preuve scientifique définitive ne confirme à ce jour une corrélation entre les phases lunaires et le cycle menstruel.
De manière générale, les corps féminins — leurs fonctionnements, leurs douleurs, leurs singularités — restent sous-étudiés, souvent invisibilisés par une médecine androcentrée. Ce projet explore donc la tension entre savoirs institués et savoirs intuitifs, entre rationalité et sensibilité, entre contrôle et liberté. Il questionne l’approche scientifique, parfois réductionniste, et cherche à faire émerger d’autres formes de connaissance : celles qui émanent de l’expérience vécue des femmes, de l’écoute du corps, de la cyclicité.
Et si, au-delà des données, il s’agissait de redonner à ces rythmes un statut symbolique, une valeur politique, une portée spirituelle ? Et si les femmes — en s’accordant à ces forces — retrouvaient un pouvoir ancien, sacré, inaliénable ?









