Si je marche vite, c'est pour éviter les regards, les commentaires et les frôlements.
Si je fais semblant de téléphoner, c’est pour éviter d’être abordée.
Si je jette des coups d’oeil par dessus mon épaule, c’est pour m’assurer de ne pas être suivie.
Si je baisse les yeux, c'est pour ne pas croiser les regards suspects.
Si je serre mon sac, c'est un réflexe de protection.
Ce projet photographique explore la place des femmes dans l'espace public à travers une série d'images fragmentaires et tendues. Il se concentre sur des gestes infimes et des stratégies quotidiennes. Les photographies donnent corps aux pensées silencieuses qui accompagnent chaque pas. Ces images dessinent une tension constante : celle d'un espace traversé sous surveillance, où chaque geste est négocié entre ce que l'on met en place pour se protéger, et ce que l'on entend sans l'avoir demandé. Le projet propose une cartographie sensorielle et politique de l'espace public à travers l'expérience féminine, une expérience de tous les instants.
















